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« Je suis le haut-parleur du peuple », déclare sans ambages le tribun devant la journaliste Barbara Jean-Elie, au cours d’une interview diffusée début septembre sur la chaîne locale Zitata TV. Face à l’intervieweuse chevronnée, l’activiste se confie sans fausse pudeur sur son passé trouble. « J’ai été incarcéré quatre fois », confesse-t-il. Motif : trafic de drogue et violences avec armes. Pour sa dernière incarcération, il a bénéficié d’un aménagement de peine qui lui a permis d’être libéré au bout de quatre ans au lieu de dix. « Même sorti du fin fond de l’enfer, on peut faire de bonnes choses et œuvrer pour le peuple », assure le quadragénaire, qui se décrit comme « quelqu’un qui est contre l’injustice ».

Longtemps proche des milieux indépendantistes martiniquais, M. Petitot apparaît dans un improbable documentaire azéri intitulé La Martinique : une île aux fleurs dans l’esclavage français. Cette émission en russe de vingt-cinq minutes a été tournée en octobre 2023 dans le département par CBC TV, une chaîne située à Bakou. Aux côtés d’Aude Goussard, la secrétaire du RPPRAC, le militant dénonce la cherté de la vie, les descendants des colons qui « dominent toute l’économie » de l’île, ainsi que le non-lieu prononcé par la justice après le scandale du chlordécone.

« Pourtant, à ce moment-là, personne ne les connaissait », s’étonne Zaka Toto, qui apparaît également dans le documentaire. Ce qui, aux yeux de ce doctorant en histoire, atteste de l’ancienneté et de la solidité des réseaux politiques de M. Petitot, qui a dû « être recommandé » à l’équipe de tournage pour cette interview.

Le Monde

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