12/10/2024
Un adolescent brûlé vif et lardé de coups de couteau. Un chauffeur VTC tué par son client de 14 ans, qui est un tueur à gages embauché par un narcotrafiquant pour éliminer un concurrent. Derrière ces meurtres violents qui ont endeuillé Marseille la semaine dernière [Lien article FdS] se cacherait en réalité la rivalité entre deux gangs liés au narcotrafic.
Le premier, la DZ Mafia, est connu pour être à l’origine ces derniers mois de plusieurs narchomicides. D’abord en guerre contre les Yoda, un autre gang qui sévissait dans la même cité de la Paternelle aujourd’hui en perte de vitesse, la DZ Mafia serait désormais en proie à un conflit violent avec le «Clan des Blacks», selon le procureur de la République de Marseille. (…)
(…) Le Clan des blacks, c’est d’abord Djoussouf Ahamada, 49 ans, dit « Sénateur », considéré comme « le chef historique » de cette équipe qui blanchirait ses revenus via le pays d’origine de ses cofondateurs, les Comores. À ses côtés, son cadet, Oukoutoub, 35 ans, surnommé « Beur ». Tous deux ont développé une équipe à l’organisation « très clanique », « très bien structurée et hiérarchisée », note une source policière.
Sénateur et Beur se font connaître en 2008 quand commence une guerre dramatique avec une autre fratrie, d’anciens copains des cités du XIIIe arrondissement de Marseille, les frères François et Nicolas Bengler, à la tête du « Clan des gitans ». [Lien article FdS de 2016] (…)
« Leur opposition a marqué le commencement de cette interminable série de règlements de comptes que connaît Marseille », affirmait un haut fonctionnaire au Parisien en 2016. (…)
Mais les frères Ahamada n’ont jamais été mis en cause dans les homicides en série que leur commerce génère. Selon une source policière, dotée de « moyens humains conséquents », la fratrie du clan des Blacks « parvient à se protéger en restant éloignée, raison pour laquelle aucun des frères n’a été condamné pour des faits de règlements de compte ». (…)
Un de leur proche, considéré par les policiers comme une gâchette du groupe, est en revanche mis en examen pour sa participation au meurtre d’un trafiquant, à Aubagne en juin 2022. Un meurtre commandité, selon les juges d’instruction marseillais, par Mohamed Amra, l’évadé du péage d’Incarville.
Selon une source proche du dossier, c’est la récente sortie de prison des « têtes pensantes » du clan des Blacks qui pourrait avoir réactivé la violence. Si « Beur » a été libéré en novembre 2022 et « se fait discret depuis sa sortie », son aîné, « Sénateur », « chef historique du clan », sorti de la prison du Pontet (Vaucluse) le 3 mai 2024, pourrait chercher à retrouver sa place. (…)
01/09/2021
RÉCIT – Impliquée dans les règlements de comptes de cet été, cette famille d’origine comorienne est, depuis 10 ans, associée au trafic de stupéfiants et des dizaines d’affaires de meurtres.
Les règlements de comptes se succèdent à Marseille, si bien que le chef de l’État, Emmanuel Macron s’y rend ce mercredi 1er septembre répondre aux «urgences» sociales, éducatives, économiques et sécuritaires que cumule la deuxième ville de France. Parmi les quartiers problématiques de la ville, les Lauriers. Une grande barre d’immeuble, presque incongrue à l’heure où la rénovation urbaine perce, détruit, reconstruit pour casser ces grands blocs monolithiques. C’est de cette cité pauvre du XIIIe arrondissement de Marseille que viennent les frères Ahamada, plus connus sous le nom de «clan des Blacks». Une fratrie tristement célèbre dans la cité phocéenne, et pour cause, depuis 10 ans, son nom est associé au trafic de stupéfiants et aux règlements de comptes.