“Quand on arrive à la Cayolle, c’est vrai que maintenant, on regarde à droite et à gauche ce qui peut nous arriver“, témoigne Laurent, chauffeur de bus de la RTM à Marseille. Un témoignage édifiant recueilli par France Bleu Provence, alors que samedi dernier le service sur la ligne 23 entre le rond-point du Prado et Beauvallon dans les quartiers sud a été interrompu, à cause de l’irruption d’un homme armé en scooter vers 17 heures, au niveau de la cité de la Cayolle dans le 9e arrondissement de la ville.
L’individu recherche visiblement deux passagers dans cette cité connue comme l’un des plus gros points de vente de drogue de la ville. Ce n’est pas la première fois que cela arrive selon la CGT, qui affirme qu’il “ne se passe plus un jour sans que des incidents violents n’éclatent dans ce quartier, en pleine journée comme la nuit“.
“Il y avait un barrage filtrant qui était mis au sol avec des chariots, des palettes pour nous empêcher de passer “- Laurent, chauffeur de bus sur la ligne 23
Laurent le confirme. Toujours en vigilance, au cas où il y aurait “un projectile qui vient ou des jeunes qui sortent et qui sont agressifs“. Pas plus tard que lundi matin, “il y avait un barrage filtrant qui était mis au sol avec des chariots, des palettes pour nous empêcher de passer“, témoigne le chauffeur, qui raconte aussi comment il est obligé alors de “zigzaguer” sur son trajet.
Quand une personne extérieure au bus prend à partie des jeunes installés à l’intérieur du véhicule, comme samedi dernier, il a peur : “Je me suis dit : si les deux jeunes à l’intérieur aussi étaient armés, qu’est-ce qui se serait passé ? On aurait pu partir à une fusillade avec des gens à l’intérieur du bus…“. Tout simplement effrayant. Des dealers qui peuvent monter à bord et fouiller des passagers aussi. “Partout dans Marseille, ça se passe comme ça, donc ça devient plus difficile de travailler dans ces conditions-là“, se résigne Laurent.