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PORTRAIT – Soucieuse de mettre en lumière les dysfonctionnements ayant abouti à l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste, le 16 octobre 2020, cette infirmière anesthésiste vient de publier un livre.

« C’est à partir de 20h04 que ça arrive. Et pas seulement, les 16 octobre. Presque tous les soirs, à partir de 20h04, ça ne va pas fort. Et c’est vrai, il y a des soirs où je suis contente de coucher rapidement mes enfants pour m’effondrer. » (…)

Dans son livre, Mickaëlle raconte les jours et les heures qui ont suivi l’inimaginable. Cette impression de se retrouver dans un monde irréel. (…) La chambre mortuaire éclairée par une lumière blafarde. Le corps de son frère sur une table métallique, le cri de sa mère à la vision de son visage à peine reconnaissable « ils l’ont massacré ! ». Puis les cérémonies officielles, ces politiques qui, lors de l’hommage à la Sorbonne, sont là sans être là et regardent par terre ou fixent le plafond quand elle passe devant eux. Comment oublier de tels moments. Comme des points de repère de la désintégration d’une famille française ordinaire soudain touchée, « dynamitée » par le drame.

Mickaëlle raconte une enfance sans histoire à Moulins, dans l’Allier, Ils sont trois enfants. Samuel, l’aîné, Gaëlle et elle, la petite dernière. Elle a cinq ans d’écart avec Samuel et se chamaille souvent avec lui à l’époque, mais lorsqu’il quitte la maison, elle guette son retour avec impatience. Elle se souvient que son frère aîné a probablement choisi de devenir professeur d’histoire géographie parce que leur père, « qui était chargé de le coucher, n’aimait pas spécialement les contes pour enfant et lui racontait l’histoire de France ». Elle se rappelle qu’il offrait des livres à Noël à tout le monde.

Les parents de Samuel et Mickaëlle ont bénéficié de l’ascenseur social de l’école. Ils sont devenus instituteurs puis ont « fini directeurs d’établissement dans des zones d’éducation prioritaire. Mais il y a trente ans, en province, cela n’avait rien à voir avec aujourd’hui. Elle se souvient que son père leur a raconté une sortie scolaire avec des CM2. « Ils étaient montés à Paris pour visiter Notre-Dame de Paris et il s’était retrouvé face à un enfant qui refusait d’entrer dans la cathédrale, avant d’accepter. Désamorcer les conflits, c’était facile à l’époque. (…) » (…)

Le Figaro

(Merci à Jon.)


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