Fdesouche

27/10/24

Révélée en avril par Le Monde, l’installation de la future Maison des mondes africains (MansA) à la Monnaie de Paris, quai de Conti, dans le 6e arrondissement, se précise à bas bruits. Selon nos informations, les salariés de l’établissement sous tutelle de Bercy, ont appris le 15 octobre, à l’occasion d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire, que Matignon avait validé ce projet aux contours encore flous. L’implantation concernerait une partie de l’aile est du palais à l’imposante façade néoclassique, à savoir les salons d’exposition et des bureaux attenants.

« La décision n’est pas actée à 200 % mais cela prend ce chemin-là », reconnaît-on au ministère de l’économie. « Le partage des espaces augmenterait la visibilité des deux établissements. Il peut y avoir un intérêt touristique, même s’il ne s’agit pas des mêmes sujets », fait valoir Bercy, rappelant qu’il « n’est pas question de fusionner les deux institutions qui conserveront chacune leur identité ». Les salariés de la Monnaie ne l’entendent pas ainsi. « Jusqu’à présent, nous n’avions pas fait de bruit, mais nous ne pouvons pas perdre le volet culturel qui met en avant nos productions artistiques », avertit David Faillenet, délégué syndical de l’Ugict-CGT à la Monnaie de Paris.

La MansA s’était alors rabattue sur le bâtiment vitré de la Fondation Cartier, dans le 14arrondissement, qui doit migrer en 2025 dans l’ancien Louvre des antiquaires. Le lieu se révèle toutefois trop exigu pour une structure qui ambitionne d’être à la fois une vitrine pour les talents de l’Afrique et de sa diaspora, un tremplin pour les voix de demain, et un lieu de ressources pour les projets entrepreneuriaux et culturels. C’est semble-t-il Rachida Dati, qui, une fois nommée ministre de la culture a eu l’idée d’ancrer le projet quai de Conti. Au risque de faire vaciller l’auguste institution qui bat la monnaie depuis le XVIIIe siècle et a récemment fabriqué les médailles pour les Jeux olympiques.

Le Monde

24/7/24

Porté par le chef de l’Etat depuis 2021 dans un esprit de réparation post-coloniale, le projet rebaptisé «MansA» a été sauvé in extremis. Désignée directrice du futur centre culturel et de documentation, Elisabeth Gomis revient sur trois ans de pérégrinations administratives et politiques.

La Monnaie de Paris, bâtiment emblématique des bords de Seine, va changer de visage. Le grand projet culturel d’Emmanuel Macron, la «Maison des mondes africains», devrait y élire domicile suite à d’importants travaux d’aménagement, et un geste architectural ajouté en façade, quai de Conti. Après deux ans et demi d’errance, cette ultime étape est loin d’avoir été une évidence : le lieu, rebaptisé «MansA» (mélange entre mansio, habitation en latin, et Mansa Moussa, nom d’un illustre souverain malien du XIVe siècle), a été sauvé in extremis dans le contexte de la crise politique déclenchée par la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024.

Ce projet présidentiel naît en 2021, dans un esprit de réparation post-coloniale. Suite au rapport «les nouvelles relations Afrique-France» de l’historien camerounais Achille Mbembe, Emmanuel Macron désigne Elisabeth Gomis, journaliste, réalisatrice et adjointe de la commissaire d’exposition N’Goné Fall pendant la saison Africa 2020, pour chapeauter la création d’un nouveau centre culturel. Sa mission ? Se pencher sur les retentissements de l’histoire coloniale dans la société contemporaine en mettant en valeur le principe de débat ailleurs et autrement que dans les musées.

(…) Libération

Fdesouche sur les réseaux sociaux