Les minorités sont-elles moins bien soignées ? ce qu’a affirmé, lors d’un entretien sur France Inter, le médecin Baptiste Beaulieu, en prenant pour exemple la surmortalité des bébés noirs aux États-Unis. Pourtant, l’étude pointe des causes plus complexes, explique dans une tribune pour « Marianne » Vincent Lautard, infirmier, juriste en droit de la santé et consultant dans le secteur sanitaire et social
Le 29 octobre, sur les antennes de France Inter, le romancier et médecin généraliste Baptiste Beaulieu expliquait que les professionnels de santé « apprenaient mal à soigner les minorités ». Pour illustrer son propos, il expliquait qu’aux États-Unis, selon une étude, les enfants noirs avaient « deux à trois fois plus de risque de mort dans la première année de leur vie que les bébés blancs et que cette différence s’effaçait quand les nouveau-nés noirs étaient pris en charge par des médecins noirs ». Une forme de racisme : des médecins blancs qui mettraient gravement en danger les bébés noirs. Cette étude, largement relayée par de nombreux médias en 2020, avait fait grand bruit dans le monde entier.
Certains utilisent cette étude pour expliquer que dans le secteur de la santé dans les pays occidentaux, un racisme systémique de la part des soignants s’est mis en place ciblant les personnes « non blanches ». Sauf qu’une étude récente publiée dans la même revue scientifique (Proceedings of the National Academy of Sciences, PNAS) qui avait publié l’étude d’origine en 2020, prouve qu’il n’y a aucune différence de prise en charge des bébés noirs par des médecins blancs ou des médecins noirs aux USA.
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