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Grand favori, Kamel Daoud a reçu le prix Goncourt lundi 4 novembre pour « Houris » (Gallimard). Le choix fort d’un roman interdit en Algérie parce qu’il évoque le tabou de la guerre civile des année 1990. Entre rémanences de la décennie noire et réflexion sur la place des femmes dans une société traditionnelle, l’écrivain offre un texte aussi clivant que puissant, justifiant sa consécration.

Par six voies, dès le premier tour, les jurés du Prix Goncourt ont distingué « Houris » de Kamel Daoud. Une distinction méritée et hautement symbolique, puisque, pour s’être attaqué au tabou de la guerre civile des années 1990, le roman a été interdit en Algérie -et que son éditeur Gallimard n’a pas pu se rendre au récent salon du livre d’Alger.

Aube, l’héroïne d’« Houris » est une narratrice paradoxale : « Comment une femme muette de vingt-six ans peut-elle parler autant, sans reprendre son souffle ? » Mutilée dans l’enfance par un égorgement ne lui laissant qu’une cicatrice en forme de « sourire » à la gorge, cette orpheline de la décennie noire algérienne (1992-2002) semble n’avoir que son silence pour percer l’omerta d’un pays qui, dans sa « charte pour la paix et la réconciliation nationale », menace d’emprisonner « quiconque, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale ». (…)

Les Echos


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