REPORTAGE – Jean-Jacques, un retraité de 67 ans, est parvenu en quatre ans à rendre à sa rue toute sa quiétude grâce aux 141 jardinières qu’il a installées avec la bénédiction de la municipalité. Il ne compte pas s’arrêter là.
[…]«Ça gueulait sans arrêt, parfois dès 3h de l’après-midi et jusqu’à 5h du matin. Les odeurs de cannabis étaient insupportables. Le climat était oppressant. C’était devenu invivable», se souvient Jean-Jacques, qui vit depuis 25 ans au deuxième étage d’un immeuble on ne peut plus niçois, à la façade ocre et aux volets verts (voir photo ci-dessous). Sur son téléphone, il a conservé des dizaines de clichés et vidéos de cette époque pénible. On y voit de jeunes hommes en survêtement en train de rouler des joints de cannabis, de crier et de boire, agglutinés dans la ruelle. Un autre essaie même carrément d’escalader une façade pour rentrer dans un appartement. «C’était ça tous les jours», assure le sexagénaire.
Méthode douce
Pas «Peace and Love» mais «presque» comme il le dit lui-même, ce dernier décide en 2020 d’agir sans violence pour mettre fin aux nuisances. «Les affronter ne m’aurait pas donné gain de cause. Eux n’attendaient que ça mais je n’ai jamais voulu faire preuve d’agressivité», poursuit-il. C’est ainsi que lui vient l’idée de végétaliser la rue. «Je me suis dit que quand ils n’auraient plus de place, ils finiraient par partir», résume-t-il. C’est en bas de chez lui qu’il commence, au pied de son immeuble. «Je me suis vite pris au jeu et les voisins m’ont suivi», explique-t-il. Jean-Jacques évoque Alexandre et René par exemple, qui lui ont chacun donné quelques plantes. Et ça marche : «Au début, on m’arrachait les pots, alors il a fallu que je les attache avec des chaînes et des câbles fixés dans le mur. Ensuite, les plantes étaient arrachées de leur pot, mais je n’ai jamais perdu mon calme», rapporte-t-il.
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