Les surveillants des prisons autour de Marseille, qui accueillent des centaines de détenus liés au trafic de stupéfiants, sont très exposés à des agressions à domicile, à des menaces verbales et physiques et à la corruption.
« On m’a demandé de venir. Ça a dit : y a 5 000 euros donc j’ai dit oui vu que j’avais besoin de sous. C’était juste pour brûler une voiture. » Mis en examen en octobre, ce Marseillais de 19 ans a reconnu avoir participé à une expédition punitive contre un surveillant du centre pénitentiaire d’Aix-Luynes, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). […]
Ces agressions de surveillants apparaissent téléguidées depuis la détention, avec un recours, à l’extérieur, à de jeunes hommes de main. Sur le téléphone d’un des quatre Marseillais missionnés pour le « coup de pression » à Aix-en-Provence en 2023, les enquêteurs ont retrouvé un message du commanditaire : « Une fois la mission faite, vous prenez 4 points plus 1 k de décochage si vous l’avez bien fait voire + »; en d’autres termes, la rémunération est de 5 000 euros. […]
Une ex-surveillante de 28 ans sera jugée, le 18 décembre, pour « association de malfaiteurs » aux côtés d’un membre éminent d’une des principales équipes du narcotrafic local. A sa sortie de prison en novembre 2021, il avait recontacté par Snapchat la surveillante, puis ils avaient entretenu une relation intime alors qu’il est soupçonné d’avoir préparé un homicide volontaire. Devenue intérimaire, elle a affirmé n’avoir jamais fait entrer en détention des téléphones ou de la drogue. Elle avait été tabassée devant chez elle en 2020, des violences commanditées par des détenus, avait-elle déclaré.