(…) « Notre débrayage d’une heure est organisé suite aux décisions prises lors des deux derniers conseils de disciplines, qui avaient pour objet de rendre des décisions sur deux dossiers où il est question d’apologie du terrorisme. Le premier impliquait un élève qui, le 11 septembre, s’est présenté avec un maillot de foot floqué du message « Neb Nedal », signifiant potentiellement Ben Laden à l’envers, et situé au-dessus du chiffre 11, faisant écho aux attentats du 11 septembre 2001. Le deuxième conseil de discipline concernait un lycéen qui, lors d’un cours de français sur la liberté d’expression, en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, avait semble-t-il justifié son assassinat, le qualifiant d’« acte de charité ».
Les deux conseils de discipline ont prononcé des sanctions d’exclusion des deux élèves, mais avec sursis. Ils restent au sein du lycée « mais ont changé de classe », précisent des enseignants. À leurs yeux, « la sanction n’est pas à la hauteur de la gravité des faits. Ce sursis n’est pas compris par la communauté éducative car rien n’a vraiment changé pour ces deux élèves. Ils ont certes changé de classe mais restent au contact des profs et des élèves. » Des lycéens, interrogés hier, expliquent « se désolidariser de tels comportements. Nous, on est musulmans mais on ne justifie en rien ces actes odieux. »
« Depuis l’ouverture du lycée de Hanches, la carte scolaire a changé et Branly est devenu un lycée de quartier. Il n’y a plus de mixité. » ajoute un professeur.
(…) les manifestants espèrent être « entendus, soutenus », que « les problèmes ne soient pas mis sous le tapis ». Un enseignant affirme : « Enseigner certaines matières comme la philosophie ou même les maths devient de plus en plus complexe. On doit toujours se justifier et faire très attention à ce que l’on peut dire. »