Les chiffres sont édifiants. Lors des violences urbaines de l’été 2023, 1 259 infractions ont été enregistrées en neuf jours. Soit 80 % de plus par rapport à l’année précédente. Parmi les biens dégradés, des équipements sportifs, des bibliothèques, des écoles, des mairies…
C’est le cas à Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) où une quarantaine d’individus s’en sont pris à la mairie, qui accueille aussi le centre d’action sociale : 90 % du bâtiment est rendu inutilisable. Quelques mois avant, l’assurance de la commune avait mis fin à son contrat dommages aux biens.
Le nouveau contrat, passé avec la SMACL Assurances (une mutuelle d’assurance dédiée aux collectivités locales) était identique en termes de conditions – avec quand même une hausse des cotisations -, sauf pour un point : le risque en cas d’émeutes et de violences urbaines. « Ils nous ont collé une franchise à 2 millions d’euros, peste le maire (LR) Didier Gonzales. C’est une manière extrêmement habile de nous dire qu’en dessous, il faudrait faire sans eux. Sauf si toute la ville brûle, on ne touchera jamais d’indemnités. »
Cet exemple, un parmi tant d’autres, a poussé Alain Chrétien, vice-président de l’Association des maires de France et maire (Horizons) de Vesoul (Haute-Saône), et Jean-Yves Dagès, ancien président de Groupama, à émettre une recommandation auprès du gouvernement : la création d’une dotation similaire à celle de solidarité versée aux collectivités victimes d’événements climatiques. […]