Pendant huit mois, Naama Al Alwani est trimbalée de prison en prison en Syrie. « Ma famille ne savait pas où j’étais ni si j’étais en vie », se souvient-elle. Naama Al Alwani a dû fuir son pays pour continuer son métier. Elle est venue rendre visiter à la rédaction de l’Humanité, le 20 novembre 2024.
Naama Al Alwani n’a jamais laissé personne lui dicter sa conduite. Un caractère qui lui a déjà coûté sa liberté, puis son pays, la Syrie. Mais la trentenaire, qui a dû lutter d’arrache-pied pour s’imposer en tant que femme journaliste avant de s’exiler, n’a pas l’intention de changer sa manière de faire.
« J’ai des compétences, je sais utiliser la caméra, les logiciels, interroger les gens. Mais je n’arrive pas à m’intégrer en France, juste à cause de mon voile. J’ai bien pensé à le retirer mais cela ne correspondait pas à ce que je suis. Alors je continue à me battre. Mais je vois bien que je perds de la motivation. Cela me rend triste. Je ne me reconnais pas », confie celle qui est depuis environ deux ans réfugiée en France.
À voir son visage rond et son sourire radieux, difficile d’imaginer que Naama Al Alwani a affronté un tas de dangers. Pourtant, quand les premières manifestations démarrent dans sa ville natale de Homs, en 2011, la jeune fille, qui n’a alors que 19 ans, n’hésite pas. (…)