DÉCRYPTAGE – Mariages forcés, tortures, extorsions… Les migrants empruntant la «route centrale méditerranéenne» vers l’Europe subissent de très nombreuses violences, de la part des passeurs notamment, d’après un récent rapport de l’ONU.
C’est un document fleuve qui témoigne de la réalité brutale à laquelle s’exposent les migrants, et surtout les migrantes, cherchant à rejoindre l’Europe. Émanant du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), et relayé le 29 novembre par l’ONU, ce rapport de 72 pages revient sur les multiples exactions commises par les passeurs, les bandes criminelles et même par les compagnons de route des victimes, qui sont quasi systématiquement violentées voire violées.
Le rapport, qui s’appuie sur les témoignages de dizaines de milliers de migrants recueillis à travers les années, se concentre tout particulièrement sur la «route centrale méditerranéenne», qu’empruntent les émigrés pour rejoindre le Vieux Continent. Cette route s’étend de l’Afrique de l’Est à l’Afrique de l’Ouest, jusqu’aux côtes du Maghreb. Sur cette route, composée de multiples voies, l’ONU a constaté ces dernières années une explosion du nombre de réfugiés.
[…]Les femmes subissent de leurs côtés les pires exactions. Toujours d’après le rapport, «90% des femmes et filles se déplaçant le long de la route centrale méditerranée sont violées». Les «iolences sexuelles»sont «un passage inévitable pour les femmes migrantes qui, en plus d’être violées ou agressées sexuellement par des bandes criminelles ou des passeurs, doivent payer des “pots-de-vin” en réalisant des “faveurs sexuelles”, parfois auprès de groupes entiers de migrants», peut-on lire. En échange de ces «faveurs sexuelles», les femmes se voient proposer une «protection» et un abri.
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