Siré Wane est de celles qui ont décidé de combattre à la racine le problème « très profond » des rixes interquartiers. Lorsque, jeudi 28 novembre, un homme encagoulé est sorti d’un véhicule et a fait feu , sans faire de victimes, sur un groupe de jeunes dans le quartier des Mazières, à Draveil (Essonne), cette référente de l’association Quartiers sans violences s’est empressée de rencontrer les adolescents cibles des tirs.
Son objectif : établir « un climat de confiance » et empêcher un « match retour » contre les quartiers rivaux. « Ils ne sont pas toujours très bavards mais à force de discuter on apprend comment ils raisonnent », explique cette mère de famille installée depuis dix ans aux Mazières, tout juste classé quartier prioritaire de la ville. « On s’est rendu compte qu’ils ont peur de passer pour des faibles s’ils ne se vengent pas. »
Pour lutter contre cette loi du Talion qui a coûté il y a trois mois la vie à Sheidi , un jeune des Mazières tué à l’arme blanche sur fond de rivalité avec le quartier des Bergeries, elle tente d’apprendre à ces adolescents « perdus et livrés à eux-mêmes » que « le plus fort est celui qui arrive à contrôler ses émotions ». Un discours pas toujours audible à un âge où « le besoin d’appartenance à un groupe est très fort ». […]