Trois ans de prison, pour un graffiti dans le métro de la capitale azerbaïdjanaise Bakou. La condamnation en appel du grapheur français Théo Clerc a été confirmée lundi 16 décembre par la justice azerbaïdjanaise. Elle est jugée disproportionnée et arbitraire par ses proches, qui mettent en cause les mauvaises relations diplomatiques entre la France et l’Azerbaïdjan.
« La Cour d’appel a confirmé la décision du tribunal de première instance d’emprisonner le citoyen français Théo Clerc pendant trois ans en vertu de l’article sur le vandalisme », a indiqué son avocat azerbaïdjanais Eltchine Sadygov.
Les recours judiciaires s’amenuisent. Alors la famille espère que les conditions de détention de Théo Clerc ne vont pas empirer avec son transfert dans une nouvelle prison azerbaïdjanaise.
Âgé de 38 ans, ce peintre de décors de cinéma et de défilés de mode est un passionné de street art depuis l’adolescence, qui deviendra une figure reconnue dans le milieu. « Il fait partie de plusieurs groupes de graffeurs, ce qui lui permet de voyager dans le monde entier », souffle son frère Charlie. L’artiste « sait que le graffiti est interdit dans la plupart des pays, et a conscience des risques. Certains de ses amis se sont déjà fait arrêter », poursuit-il.
« Théo, comme les deux autres » a joué au « jeu du chat et de la souris avec la police et les autorités », remarque Charlie. À côté de ça, il décrit son frère comme « une personne très sociable, calme et non-violente, qui vit dans un pavillon à Noisy-le-Sec. Pas du tout l’image hors système associée aux graffeurs ».
Ce voyage dans le Caucase, dont l’Azerbaïdjan était la dernière étape après l’Arménie et la Géorgie, s’apparentait à un challenge intéressant pour le trentenaire. Les métros de l’ex-bloc communiste constituent en effet une cible de choix pour les graffeurs car ils sont tous « presque identiques » et font l’objet d’« une interdiction stricte » au public, a expliqué à l’AFP l’un des deux artistes qui l’accompagnait.
Un interdit générateur d’adrénaline, qui démultiplie l’intérêt de les taguer. En cas d’arrestation, les trois hommes pensaient en outre ne « pas risquer d’emprisonnement, juste une amende ».