9 octobre 2018. Elodie* 13 ans, une jeune fille fragile et ballottée depuis toute jeune de centres en foyers d’accueil, rejoint dans son appartement brestois celui qui fréquentait sa mère depuis quelques mois, et en qui elle avait « toute confiance », au point de l’appeler papa. Elle évoque plusieurs épisodes de pénétration sur un matelas posé dans la chambre d’un de ses enfants. Elle n’a rien dit pendant près d’un mois, jusqu’à sa plainte du 5 novembre 2018. (…)
Beau parleur à l’accent méridional, dragueur impétueux qui ne se cache pas de son amour des femmes et a réponse à tout, il aura surtout payé sa personnalité. « Intolérant à la frustration », disent les experts. Si son casier, 14 condamnations, ne porte pas mention de faits sexuels ni de violence envers les femmes, mais les résidentes du foyer brestois où il a connu Élodie et sa mère n’ont pas été tendres avec lui. « Un coq dans la basse-cour, il était avec toutes en même temps. » « Il profitait de la fragilité des filles. » « Beaucoup attiré par les jeunes filles. » « Pas de limite au niveau sexuel, c’était tout le temps. »
En condamnant Sahibe Moumene, 38 ans, à douze années de réclusion criminelle après quatre heures de délibéré, la cour d’assises du Finistère a reconnu à Elodie, déormais âgée de 19 ans, son statut de victime.
* prénom d’emprunt