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Une page se tourne pour Marianne. Le groupe CMI France, propriété du magnat tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé jeudi renoncer à vendre l’hebdomadaire et a nommé Frédéric Taddeï à sa tête, en remplacement de Natacha Polony, selon un communiqué. Le groupe «s’engage à maintenir avec Marianne un hebdomadaire qui défende les valeurs républicaines, sociales et laïques», précise-t-il. « Marianne va demeurer fidèle au “centrisme révolutionnaire” de son fondateur. Un lieu de critique constructive et de débat, attaché à la démocratie républicaine, soucieux d’exprimer les attentes du peuple tout en restant hostile au populisme. Journal critique mais jamais antisystème, opposé aux extrémismes, au racisme et à l’antisémitisme, aux régimes autoritaires qu’ils soient russe, chinois, iranien, vénézuélien ou autre…», détaille dans le communiqué Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI.

Le renoncement à la vente du magazine s’accompagne, selon les informations du Figaro, d’une restructuration. Alors que Marianne était déjà passé au printemps de 88 à 48 pages, l’hebdomadaire ne fera plus qu’une trentaine de pages en 2025. Par ailleurs, une clause de conscience est ouverte pour les journalistes qui n’approuvent pas la nouvelle inflexion éditoriale du magazine. Ce dispositif, qui permet de démissionner avec des indemnités, sera bonifié jusqu’à la fin mars. La rédaction compte à ce jour une soixantaine de journalistes.

Marianne a défendu ces dernières années une ligne éditoriale souverainiste, pro-laïcité, antilibérale en économie et critique des élites. C’est ce ton qui a incité Daniel Kretinsky, libéral en économie et favorable à la construction européenne, à vouloir se séparer du magazine. En juillet, CMI France avait cessé les discussions pour une reprise par le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin, puis en novembre celles engagées avec l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc.

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