Bel élan de générosité… Les dons continuent d’affluer pour soutenir les Mahorais, qui ont vu leur île dévastée par le cyclone Chido.
C’est un « élan de solidarité hors norme », qu’évoque la Fondation de France auprès de la chaîne Mayotte la 1ère. La Fondation a en effet déjà recueilli 23 millions d’euros pour venir en aide aux sinistrés du cyclone Chido, qui a ravagé l’île le 14 décembre.
[…]Le Premier ministre François Bayrou estimait en début de semaine que le nombre de morts après le passage du cyclone Chido à Mayotte se chiffrerait en « dizaines » et non en « milliers ». Le dernier bilan de la préfecture, en date du 24 décembre, fait état de 39 morts. Pour Delphine Grancher, ingénieure au laboratoire de géographie physique du CNRS, qui a travaillé sur les conséquences de l’ouragan Irma à Saint-Martin en 2017, les chiffres avancés par François Bayrou sont crédibles. Elle estime qu’en l’absence de glissements de terrain et de vagues de submersion majeures, le nombre de victimes ne devrait pas augmenter.
Dès le lendemain de la catastrophe à Mayotte, le préfet François-Xavier Bieuville évoquait « plusieurs centaines de morts, voire quelques milliers ». Puis, la chaîne de télévision Réunion la 1ʳᵉ avançait le chiffre de 60 000 morts, sur la base d’estimations de secouristes, avant de retirer cette annonce. Comment expliquer cet écart avec le chiffre de 39 morts ?
C’étaient des suspicions selon lesquelles on craignait des centaines ou des milliers de morts. Et après, ce sont des gens qui continuaient à dire qu’il y avait sûrement des milliers de morts qui n’étaient pas encore découverts et dont on soupçonnait l’existence. Donc ça, c’est vraiment en opposition avec le bilan officiel qui, lui, se stabilise peu à peu. En fait, ces chiffres-là proviennent de réactions qu’on observe tout le temps après les catastrophes. Il y a des rumeurs sur le nombre de linceuls envoyés, de cercueils, d’estimations de morts qui sont toujours catastrophiques. C’est une réaction qui est complètement compréhensible, déjà parce que les images sont extrêmement impressionnantes. Il n’y a plus rien, on a eu très peur. Les gens qui connaissent des habitants à Mayotte sont restés sans nouvelles pendant plusieurs jours, parfois même une semaine, et donc, on s’imagine forcément le pire. Au fur et à mesure, les gens vont obtenir des informations, mais il y a comme une dissonance avec leur idée première qu’il y avait des milliers de morts. Et au fur et à mesure qu’on retrouve des gens, ils imaginent que les morts sont dans un autre quartier, une zone plus pauvre avec des personnes qu’on connait moins, sur une autre partie de l’île. Cette réaction-là, c’est la même qu’on a observée après Irma à Saint-Martin.
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