29/12/2024
L’ambiance était électrique lors de l’audience du tribunal correctionnel de Chambéry quatre mois après les faits qui se sont déroulés sur le marché de Valgelon-La Rochette. L’épicier qui avait pris à partie Marie Dauchy, la candidate RN aux législatives, le 3 juillet dernier, était poursuivi pour injures publiques et violences.
[…]De son côté, l’épicier a expliqué au tribunal qu’il avait vécu comme une provocation le tractage devant son commerce : « J’ai un drapeau palestinien sur la devanture et j’ai vu qu’il (l’assistant parlementaire) regardait avec insistance. Ça fait 42 ans que je subis le racisme, c’est pour ça que je me suis énervé et je le regrette. Mais il n’y a eu aucune violence physique. » L’avocat de la victime, Me Vernier, est revenu sur le casier judiciaire du prévenu portant 15 mentions « dont certaines pour violences. Vous voyez sa corpulence et vous voyez Madame Dauchy. Et pour un simple regard comme souvent dans ce genre de dossiers, vous avez un homme qui pète les plombs ».
[…]Fanny Reyreaud, qui représentait le ministère public, n’a pas retenu la qualité de députée européenne de la victime comme circonstance aggravante dans la prévention, estimant qu’il ressortait du dossier que le prévenu l’ignorait. De même, les menaces de mort n’ont pas été retenues. En revanche : « Les faits de violence et d’injure publique sont avérés et il reconnaît lui-même avoir fait tomber les tracts. La démocratie, c’est faire vivre le débat public sans la crainte d’être agressé. Et je note cette incohérence d’être contre les idées du RN et d’admettre d’un autre côté ne jamais avoir voté. » Suivant les réquisitions du parquet, le tribunal présidé par Juliette Gest a déclaré le prévenu coupable des faits qui lui étaient reprochés et l’a condamné à une amende délictuelle de 1 000 euros pour l’injure publique et deux amendes contraventionnelles de 300 euros pour les faits de violences. Les deux constitutions de parties civiles de Marie Dauchy et de son assistant parlementaire ont été jugées recevables. L’épicier devra aussi leur verser 600 euros à chacun pour leurs frais d’avocats.
L’extrême gauche se pose constamment en défenseur des femmes, mais en réalité elle ne défend que certaines femmes. Le député européen du Rassemblement National (RN) Marie Dauchy a pu en faire l’expérience le 13 décembre dernier lors du procès de Mohammed Kouider-Bouabdallah, son agresseur. Cette affaire démontre les passe-droits que s’octroie l’extrême gauche, entre violence, menaces de mort, pressions et moqueries.
[…]MOHAMMED KOUIDER-BOUABDALLAH, UN RÉCIDIVISTE QUI DÉTESTE LE RN
Durant le procès du 13 décembre, l’agresseur de Marie Douchy s’est dit « apolitique », expliquant qu’il n’a jamais voté. Toutefois, il ne supporterait pas le RN au point de ne pouvoir se contrôler dès qu’il voit le moindre tract de la formation patriote. Lors du procès, de même, M. Kouider-Bouabdallah s’est réfugié dans une posture victimaire, arguant qu’il avait toujours subi du racisme comme lorsqu’il ne pouvait « pas entrer dans les boites de nuit » et qu’au contraire, il défend une société du « vivre-ensemble, pas pour diviser les gens. » Toutefois, cette affaire n’est pas celle d’un homme qui a commis l’erreur de sa vie et qui le regrette. L’épicier âgé de quarante-deux ans a effectivement déjà été impliqué dans plus de quinze affaires judiciaires. Plus encore, ce récidiviste aguerri a déjà attaqué le Rassemblement National. Le 16 mars 2019, Marine Le Pen se rend à La Rochette pour une réunion publique. Près du lieu de la réunion, environ cinquante militants d’extrême gauche s’opposent au RN, dont Mohammed Kouider-Bouabdallah. Celui-ci se fera arrêter après avoir tenté de s’introduire dans la salle afin de s’attaquer aux sympathisants RN.
Si cet individu ne se réclame pas de l’extrême gauche, celui qui se revendique « Savoyard et fier de l’être » arbore cependant un drapeau palestinien dans sa boutique, ce qui démontre a minima une conscience politique et un engagement tranché vis-à-vis de certains sujets. De plus, il est indéniablement un militant anti-RN zélé, au point d’agresser une femme lorsqu’il voit un tract du parti à la flamme donc. Au-delà, l’implication de l’extrême gauche dans cette affaire est pour le moins assez trouble.
[…]QUAND L’EXTRÊME GAUCHE VOLE AU SECOURS D’UN HOMME QUI A AGRESSÉ UNE FEMME
Le vendredi 13 décembre, Marie Dauchy se rend au tribunal correctionnel de Chambéry afin de faire face à son agresseur. Alors qu’elle a mis plusieurs mois à se remettre du traumatisme psychologique provoqué par l’agression, celle qui est également conseillère municipale à Saint-Jean-de-Maurienne espère qu’il sera condamné et qu’elle pourra ainsi aller de l’avant et tourner cette sombre page de son histoire militante. Toutefois, elle ne s’attendait pas à un tel comité d’accueil : à l’entrée du tribunal, des dizaines de militants d’extrême gauche manifestaient pour soutenir Mohammed Kouider-Bouabdallah ! Des dizaines de militants d’extrême gauche ont décidé de se mobiliser un vendredi afin de soutenir un homme qui a violenté et menacé de mort une femme. Moins d’une semaine plus tard, à Avignon, l’extrême gauche devait également manifester devant le tribunal afin de dénoncer les hommes qui ont violé Gisèle Pelicot.
Derrière cette mobilisation contre une femme victime des sévices d’un homme, se cache La France insoumise (LFI) et son Action Populaire, le réseau social d’action de LFI. Divers syndicats et organisations étaient également présents lors de la manifestation, dont la CGT ou encore la CNT.
L’Observatoire des Violences Politiques
03/07/2024
Plusieurs témoins rencontrés par France 3 Alpes ont rapporté que la candidate avait été “agressée verbalement” alors qu’elle tractait sur le marché avant d’être “bousculée”. (…) Selon les informations communiquées par le parquet de Chambéry, une personne a été placée en garde à vue. “Le mis en cause, un commerçant local, s’est présenté spontanément à la brigade de gendarmerie de la Rochette en début d’après-midi, et a été placé en garde à vue pour menaces de mort réitérées, injures et violences contraventionnelles”, indique le procureur de la République dans un communiqué.
Entendu par les enquêteurs, l’individu aurait reconnu “les injures publiques” et admis “avoir tapé dans les mains de la plaignante pour faire tomber ses tracts au sol”. En revanche, il “conteste les menaces de mort réitérées.” Le parquet indique être à la recherche d’éventuels témoins qui permettraient de confirmer ou d’infirmer les différentes versions. (…)
(…) Selon une source judiciaire contactée par Le Monde, Mme Dauchy et un militant du RN sont venus distribuer des tracts ce mercredi matin, lors du marché hebdomadaire, devant la boutique d’un commerçant de La Rochette apparemment défenseur du peuple palestinien – un grand drapeau est présent sur sa façade –, ce qui n’a pas plu à ce dernier. Des invectives auraient été lancées, la candidate et le militant bousculés, avec peut-être un coup de pied, et leurs tracts seraient aussi tombés au sol. (…)