Dans la nuit du 29 au 30 décembre, dans l’Oise, un homme a été séquestré, battu et extorqué par un ancien braqueur devenu travesti. Un milieu dans lequel lui et la victime s’étaient rencontrés. L’homme de main aurait voulu prendre sa revanche sur cet homme qu’il accuse de l’avoir prostitué.
« Nous allons aborder un dossier avec un contexte assez tentaculaire et hors norme, ponctué de proxénétisme, de viols, d’extorsions et de séquestrations », prévient la juge, Marine Ravel. C’est une affaire particulière que le tribunal de Compiègne (Oise) avait à juger ce jeudi, en comparution immédiate.Face aux juges, trois prévenus. D’un côté, Séverine P. et Kylian D., 40 ans et 20 ans, la mère et le fils. De l’autre, Rachid B., 61 ans. Tous trois étaient jugés pour extorsion, séquestration et vol avec violence sur Ludovic (le prénom a été modifié), le compagnon de Séverine, dans la maison familiale d’un petit village du nord de l’Oise, à une trentaine de kilomètres de Compiègne, le 29 décembre dernier.
Séverine P. voulait se débarrasser de son conjoint dont elle dit subir les frasques et les violences depuis des années. Accusation de viol conjugal classée sans suite, ivresse, faits de scatophilie, ou encore son implication dans une affaire de viol et séquestration dont l’enquête en cours. Après deux tentatives de suicide, elle se dit à bout. Elle fait alors appel aux services d’un certain Rachid qui connaît bien Ludovic. Car les deux hommes sont travestis, un milieu dans lequel ils se sont rencontrés en 2023, jusqu’à ce que la relation tourne au vinaigre. Ludovic, alias Kelly, aurait prostitué Rachida, l’alias féminin de Rachid, durant plusieurs mois.
Rachid, Rachida et Câline
Rachid n’est pas un enfant de chœur. Ancien braqueur, il a cumulé vingt-cinq années de prison dans sa vie. À la barre, il assure avoir trouvé la rédemption en devenant travesti. Un témoignage qui frise le dédoublement de personnalité. Car il y a Rachid, Rachida, qui « danse en soirée » et est plus délurée, mais aussi Câline, « soumise et douce » qui aime « rigoler et faire le ménage ». Prenant des intonations et une gestuelle différente selon la personnalité qu’il veut mettre en avant, le prévenu explique que les deux femmes « ne veulent plus de Rachid. »
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