Tribune par par Magyd Cherfi, chanteur, écrivain et acteur français, membre fondateur du groupe Zebda.
Il est peut-être mort, mais il a laissé comme une fragrance ineffaçable, dégueulasse, il a réussi à imposer l’idée saugrenue du «blanc» en danger, celle du grand remplacement, celle de la guerre de civilisation, bref, de la brutalité jusqu’à convaincre de son bien-fondé. Il est peut-être mort, mais en faisant du «blanc» la victime universelle d’un monde à la dérive, il est mort en insufflant l’invraisemblable idée du «blanc» en danger, et tout le monde y croit. Voici son sonnant et trébuchant héritage…
Paraît que le «blanc» est traqué, qu’on en veut à sa souche, à sa croix, à sa bite et à son alphabet. Paraît qu’on l’oblige à s’intégrer à la norme LGBT, qu’il subit les assauts d’incessantes invasions migrantes, qu’il est acculé, chassé, voué aux gémonies homosexuelles, afros et maghrébines.
Trois fronts, depuis peu, se sont ouverts dans le vaste projet d’éradiquer sa nature‚ son genre, son trône d’héréditaire éclaireur de l’humanité. Au sud «l’Arabe», plus au sud «l’Afro» et en son sein, en guise de cheval de Troie l’armada trans et féministe. Mince !
V’là qu’il est victime de fatwas, qu’il est violenté pour la couleur de sa peau, dans son essence, sa religion et son code postal, oui, le «blanc» est victime de l’ardeur vengeresse des femmes dévoyées. Paraît qu’un vaste plan d’éradication est fomenté à la fois par l’Arabe, l’Africain et la femme, le diabolique triumvirat des temps modernes. V’là que le blanc est devenu la victime expiatoire des grands bouleversements du (…)