Médecin et ancien ministre de la santé tunisien, Mohamed Salah Ben Ammar déplore, dans une tribune au « Monde », la marginalisation de la langue arabe en France et plaide pour que son enseignement soit renforcé à l’école.
L’enseignement de l’arabe en France dépasse le simple cadre linguistique. Elle soulève des enjeux essentiels d’intégration sociale, culturelle et économique. La marginalisation de cette langue, visible notamment par son absence dans l’espace public, nourrit un sentiment d’exclusion chez de nombreux jeunes issus de l’immigration.
Langue maternelle d’une partie importante de la population immigrée, notamment maghrébine, l’arabe reste marginalisé sur le plan institutionnel. Ce rejet, d’abord implicite, s’est accentué avec la montée des idéologies xénophobes. Bien que l’extrémisme religieux soit souvent invoqué pour justifier cette marginalisation, les relations historiques entre la France et le Maghreb, ainsi que la présence d’une importante communauté d’origine maghrébine depuis plus d’un siècle, montrent que ce phénomène est bien plus ancien. (…)
En France, l’enseignement de l’arabe suscite des débats marqués par des préjugés. Souvent réduite à quelques mots argotiques ou perçue comme un marqueur des banlieues, cette langue souffre d’une image négative. (…)
(Merci à Charles.)