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Le ministère de l’éducation nationale doit annoncer, vendredi 17 janvier, la répartition des postes d’enseignant par académie pour la rentrée 2025. Cet exercice d’équilibriste consiste à garantir la présence d’un enseignant dans chaque classe, tout en tenant compte de contraintes budgétaires serrées. Mais il se heurte aussi, depuis plusieurs années, au défi d’attirer suffisamment de candidats aux concours, en pleine crise des vocations pour le métier d’enseignant. Les départs volontaires augmentent également.

En un peu plus de vingt-cinq ans, le nombre de candidats au métier d’enseignant dans le secondaire (collège et lycée) a chuté de près des trois quarts. Il est ainsi passé de 108 669 en 1997 à 28 928 en 2023 pour les cinq concours (Capes et agrégation pour les matières générales, Capeps pour l’éducation physique, Capet pour les établissements techniques et Caplp pour l’enseignement professionnel). Le concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) a suivi une pente similaire, avec une forte diminution du nombre de candidats entre 2003 et 2011, suivie d’un maintien à des niveaux relativement faibles depuis.

[…] Cette tendance baissière s’explique par plusieurs facteurs plus profonds, selon Géraldine Farges. Les difficultés rencontrées par les enseignants au travail, aujourd’hui mieux connues, associées au faible niveau des salaires, ont contribué à dégrader l’image du métier, notamment dans la culture populaire et auprès des étudiants. En outre, les réformes successives ont complexifié l’accès à l’information sur les concours et les manières d’accéder au métier. Enfin, le déplacement du concours en fin de master 2 accentue le coût d’entrée : « Les étudiants doivent s’engager dans cinq années d’études, sans garantie de réussite au concours à l’issue de ce parcours », note la chercheuse. […]

Eu égard à ces difficultés de recrutement, le recours aux enseignants contractuels s’est intensifié. Entre 2015 et 2022, le nombre de non-titulaires embauchés sans passer par la case concours a crû de 42,8 %, tandis que celui des titulaires a légèrement diminué (− 0,7 %), selon le dernier panorama statistique des personnels de l’enseignement scolaire, en octobre 2023. […]

Les raisons des démissions varient en fonction de l’expérience des enseignants. « Pour les débutants, les difficultés pédagogiques et le manque de ressources, combinés à un décalage entre les attentes et la réalité du métier, expliquent une grande partie de ces départs », relève Julien Cahon. La faible reconnaissance du métier, après plusieurs années d’études, contribue également à leur malaise. Pour les enseignants expérimentés, les démissions sont souvent motivées par un profond découragement, une perception d’une dégradation des conditions de travail et l’accumulation de frustrations.

Le Monde

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