Le ministre de l’Intérieur se rend à Nantes ce vendredi 10 janvier pour une visite de la Sous-direction des visas. L’occasion de dévoiler son plan pour que les 2,4 millions de laissez-passer délivrés chaque année par la France soient conditionnés à la coopération des capitales étrangères en matière migratoire. Il sera accompagné de Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères.
[…]L’objectif du ministre est de ne plus distribuer sans contreparties. Ainsi « des instructions » devraient être données pour que la délivrance de visas soit conditionnée à la bonne volonté des pays d’origine de récupérer leurs ressortissants en situation irrégulière dans l’Hexagone. Le droit européen et la loi Darmanin du 26 janvier 2024 permettent d’actionner ce « levier visas-réadmission ».
Après avoir fait le deuil d’une grande loi sur l’immigration, Bruno Retailleau entend montrer que des consignes fermes et de la poigne peuvent faire beaucoup pour la maîtrise des flux migratoires. Le levier des visas est donc une arme dont il se saisit. Avec, en tête, l’abandon du bras de fer engagé avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie en 2021 et 2022.
Idem pour l’aide publique au développement qui doit devenir « une politique transactionnelle assumée », selon l’entourage du ministre qui a désormais voix au chapitre pour définir et mettre en œuvre, en lien avec ses collègues des Affaires étrangères et de l’Economie, ces politiques de coopération. Les décrets d’attribution, publiés jeudi 9 janvier au JO, ont fait l’objet d’âpres négociations. Mais, pour finir, l’Elysée a fait la sourde oreille à la volonté de Bruno Retailleau d’avoir la maîtrise totale des visas.
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