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Coups de feu, bagarres… Certains habitants ne sortent plus de chez eux, ou s’y promènent la boule au ventre. Rassemblés pour se serrer les coudes, ils racontent un quotidien éprouvant.

Le lieu n’a pas été choisi au hasard. C’est au pied d’une tour, connue pour abriter un gros point de deal, qu’environ 150 participants se sont rassemblés en ce mardi hivernal dans les quartiers nord de Nantes. «Non à la violence. Non aux rodéos. Oui à la tranquillité», peut-on lire sur plusieurs panneaux. Organisé par un collectif d’habitants, regroupant aussi des commerçants ou encore des agents du service public, l’événement vise à dire stop au trafic de stupéfiants. 

«Il faut qu’on sorte, qu’on aille à la boulangerie, à l’épicerie, sans avoir peur de se prendre une balle», s’exclame au micro une femme membre de l’association Casse Ta Routine, dédiée à l’accompagnement social. «Mon inquiétude aujourd’hui est qu’on se retrouve avec un mort», alerte-t-elle. Depuis 30 ans, elle n’a jamais vu la violence augmenter autant. «Aujourd’hui, il faut qu’on se réapproprie l’espace public», clame-t-elle, sous un tonnerre d’applaudissements. «Le quartier Nantes nord ne se laissera pas bouffer par le deal», appuie Pascal Bolo, élu à la mairie de Nantes. Dans la foule, des socialistes et écologistes sont présents.  […]

Mais, derrière ces discours politiques de soutien, l’espoir d’un retour à une vie sereine reste faible. «Y a rien qui va changer. Ce n’est pas un rassemblement qui fera quelque chose», soupire une mère de famille de quatre enfants. D’origine musulmane, elle décrit un «rassemblement de bobos» qui «n’est pas représentatif». Déçue, elle s’attendait à voir plus de monde. Elle se dit choquée par l’âge des trafiquants : l’autre jour, des adolescents de 12 ans ont été repérés. «Ils dealent devant nos yeux. On voit où ils planquent leur merde», renchérit l’une de ses amies. Mère de deux enfants, celle-ci évite au maximum de passer au pied de la tour et a demandé une dérogation pour que sa fille ne fréquente pas le collège de secteur l’an prochain. […]

Le Figaro

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