Faute de moyens d’agir face à des trafiquants de plus en plus nombreux, Jean-Yves Chapelet (sans étiquette), le maire de Bagnols-sur-Cèze (Gard), qui en appelle à l’Etat, a fermé les accès à un quartier avec des blocs de béton. Il a également interpellé le ministre de l’Intérieur via une lettre ouverte pour dire, à la fois, son exaspération, son inquiétude et ses attentes, face à un trafic de drogue en pleine expansion dans certains quartiers de sa commune.
Entre deux barres d’immeubles, au milieu d’une voie piétonne ou bien encore le long de bâtiments… À Bagnols-sur-Cèze, une commune de 18 000 habitants située dans le Gard, d’imposants blocs de béton parfois haut de presque 2 mètres, ont été installés dans le quartier des Escanaux, l’un des plus pauvres de la ville, dont il jouxte le centre, de manière à ne laisser qu’une seule entrée. Le maire, Jean-Yves Chapelet (sans étiquette), a décidé, le 16 janvier, de passer à l’acte et de faire barrage au trafic de drogue avec les moyens du bord. […]
Sa démarche a tout d’un cri d’alarme, mais rien d’un coup de tête. On en veut pour preuve la volonté de l’édile, avant de lancer son alerte, d’avertir de son initiative et du sens qu’il entendait lui donner le préfet du département et le vice-procureur la République. Mais il s’agit bien d’un courrier écrit « avec gravité et une exaspération croissante face à un fléau qui mine profondément notre commune : la prolifération des réseaux de drogue », indique l’élu, à la tête depuis bientôt huit ans de cette ville de près de 20 000 habitants. Une missive qu’il a également partagée sur les réseaux sociaux, pour rendre publique son action, dont il nous a détaillé les motivations. […]
Son geste n’a pas tardé à rencontrer de nombreux échos. À l’échelle locale d’abord : « Les maires de l’agglomération m’ont remercié, parce que ces problématiques irradient désormais également dans les villages, des communes de 3 000 ou 4 000 habitants. » […]