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En explorant le sous-sol aux abords de l’école Joséphine Baker, située rue Turgot, non loin du centre-ville de Dijon, les archéologues de l’Inrap ne s’attendaient pas à une telle surprise. Si une tombe de l’époque gallo-romaine avait bien été identifiée lors du diagnostic préalable au chantier, ce n’était pas le cas des 13 sépultures de la fin de l’âge du Fer (300-200 avant J.-C.), découvertes pendant la fouille.

Particulièrement bien conservées, elles renferment des défunts adultes inhumés en position assise dans des fosses circulaires d’environ 1 mètre de diamètre. « Chaque individu est adossé à la paroi orientale de la fosse, le regard vers l’ouest. Les membres supérieurs sont de part et d’autre du buste, légèrement fléchis ou en extension. Quant aux membres inférieurs, ils sont repliés vers le thorax », détaille l’archéo-anthropologue Annamaria Latron. Les fosses, séparées les unes des autres de quelques dizaines de centimètres, se déploient sur 25 mètres de long. Aucun objet n’a été retrouvé à l’intérieur, excepté un brassard en roche noire. « C’est grâce à cet élément de parure masculine, qui se portait au bras gauche, que nous pouvons dater ces sépultures de la période gauloise », complète la chercheuse.

Ce traitement funéraire « assis » est très rare. Il n’a été repéré que sur douze sites, qui remontent tous au second âge du Fer (450-25 avant J.-C.) : neuf d’entre eux se trouvent dans la moitié nord de la France et trois sont en Suisse. (…)

Historia

Les caractéristiques des treize tombes, comme leur environnement, soulèvent de nombreuses questions sur le statut des défunts. S’agissait-il de membres de l’élite, de guerriers, d’ancêtres ou de personnages liés à la sphère politique ou religieuse ?

Dans une étude publiée en 2017 dans la revue Gallia, les archéologues Valérie Delattre et Laure Pecqueur émettaient une hypothèse concernant d’autres sépultures du même type : ces hommes inhumés assis pourraient avoir dédié tout ou partie de leur vie au divin.

« S’il est prématuré d’y voir les représentants du sacerdoce celtique – le terme “druide” est d’usage délicat –, l’histoire de cette position, la codification précise qu’elle exprime, isole sans aucun doute ces hommes du commun des mortels, dont ils sont éloignés tant géographiquement que symboliquement et qui doivent le demeurer dans la mort, immobiles et assis à jamais », y lit-on. (…)

Interrogée sur ce qu’elle pense de cette hypothèse, Annnamaria Latron joue la carte de la prudence. « Nous verrons ce que nous réservera le travail en laboratoire que nous allons réaliser dans les mois qui viennent », se contente-t-elle de répondre. « Cependant, il est indéniable que nous sommes là face à des individus au rang social particulier », confie Hervé Laganier. (…)

Le Point

(Merci à Taxi Girl.)

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