Surnommé Mowgli, cet homme de 28 ans ne ressemble en rien au héros du célèbre dessin animé de Disney. Déjà mis en examen pour proxénétisme et condamné à 25 ans de prison pour des violences sur sa compagne, il est désormais suspecté d’être à l’origine de la mort de Dylan, tué d’une balle dans la tête à Toulouse, le 6 janvier 2024.
La justice le soupçonne d’avoir gagné près de 300 000€ en huit mois. Comment un détenu a-t-il pu amasser une telle somme, recruter et diriger un réseau criminel depuis une cellule ?
L’engrenage commence par une banale discussion sur un réseau social. Condamné en 2018 à 25 ans de prison pour avoir maltraité sa compagne, qui a fini par se suicider, le criminel, avec un smartphone, s’inscrit sur le site “Beurtéléchat” et discute rapidement avec une jeune femme. Celle-ci veut vendre son corps et vivre de ses revenus. Mais elle cherche un associé pour la protéger.
Saisissant l’opportunité, Mowgli aurait recruté des hommes de main grâce à internet. Ces jeunes majeurs suivent ses ordres. Dans un premier temps, la fille garde 50 % des gains, l’autre moitié est partagée entre le proxénète et ses sbires. Très vite, d’autres “gagneuses” rejoignent l’organisation. Des dizaines de mineures sont sous la coupe du prisonnier
Tout bascule lorsque ses “employés” apprennent que leur chef n’est pas vraiment marseillais et dirige depuis le centre pénitentiaire. Il devient fou de rage en découvrant que les lycéens de Muret ont monté leur propre réseau très lucratif.
Pour se venger, il est soupçonné d’avoir convaincu une équipe d’aller braquer ses anciens “salariés”. Le 6 janvier 2024 à Toulouse, Dylan, âgé de 15 ans, meurt d’une balle dans la tête. Quelques jours plus tard, sous surveillance, Mowgli ordonne à deux mercenaires de “terminer le travail”. Ces deux individus, armés d’un couteau, sont interceptés à Toulouse par la BRI avant leur passage à l’acte.