La scène filmée par les caméras de vidéosurveillance de l’établissement est d’une grande violence. Le samedi 1er février vers 5 h du matin, un groupe de quatre individus faisait irruption dans la boulangerie restaurant « Saveurs d’Istanbul » située rue Claude-Chappe à Pontarlier. Les hommes, âgés de 24 à 45 ans, ne trouvant pas la personne qu’ils recherchaient, s’en prenaient violemment à un groupe de jeunes majeurs qui étaient installés sur la terrasse couverte. Les mis en cause insultaient violemment les individus tout en leur assénant des coups-de-poing et de pieds. Les agresseurs n’hésitaient pas également à leur jeter des chaises dessus. L’accès de violence était tel que l’un d’entre eux a même brandi une arme de poing en direction des victimes. (…)
Bien connus de la justice, les quatre mis en cause ont été présentés au tribunal judiciaire de Besançon ce vendredi en vue d’une comparution immédiate. (…)
L’arme était déposée par un des membres de la famille de l’un des auteurs. Il s’agissait en réalité d’un pistolet à billes de bonne imitation. (…)
Dans la salle, on rigole, on parle fort, en dévorant son sandwich. Les secondes s’égrènent jusqu’à l’arrivée d’un homme. Il s’agit d’Ali Saritas, le plus jeune des quatre mis en cause. Il déboule dans le commerce, parle fort et s’approche d’une table. Ibrahim, son père, le suit de près. Les mots laissent la place à une première claque.
Autour de la table du restaurant, les jeunes clients restent stoïques, tétanisés par le comportement des intrus. Alexandre Thiesset et Cyril Hochepied surgissent à leur tour pour prêter main-forte à leurs comparses. Les coups pleuvent. Hochepied dégaine une arme de poing et met en joue les victimes avant d’asséner plusieurs coups de crosse. La scène est surréaliste. Au bout de trois minutes, les individus tournent les talons. Ali Saritas prend le temps d’aller à la rencontre du patron et lui crie : « Tu vends à des Français, tu travailles avec la France, sale vendu », avant de mimer une fellation.
Lorsque les policiers se présentent sur les lieux, les assaillants ont déjà pris la fuite. Grâce aux images de vidéosurveillance, ils n’ont aucun mal à les identifier et les interpeller, dans les jours qui suivent. (…)
Pour la procureure, Alexia Marquis, le tribunal doit juger « une agression violente et gratuite ». « On a quatre personnes qui ont joué les caïds. Elles sont venues en se disant “On va faire notre loi au milieu du commerce”. » (…)
À l’issue des délibérations, Alexandre Thiesset est condamné à 18 mois de prison, Ali et Ibrahim Saritas père et fils à trois ans. Idem pour Cyril Hochepied. Le tribunal a assorti ces condamnations d’un maintien en détention.
(Merci à Ben.)