Le commerce agroalimentaire avec l’Algérie a connu un coup d’arrêt brutal avec la montée des tensions diplomatiques entre Paris et Alger.
Le divorce franco-algérien se joue aussi autour de la table, comme un repas de famille en train de mal tourner. Les liens alimentaires forts se sont rompus ces derniers mois. L’Opinion révélait il y a peu l’existence d’un monopole lucratif mis en place par l’Algérie et la Grande mosquée de Paris sur des certifications halal, devenues obligatoires pour l’export de lait, produits pour bébé, gâteaux, etc. Dans le même temps, les produits non concernés par cette mesure ont vu leur commerce sévèrement restreint.
En 2022, la France était le deuxième fournisseur agroalimentaire de l’Algérie, lui apportant près de 14% de ses besoins. Il s’agissait essentiellement de céréales, de produits laitiers, de bovins et de volailles vivants. On trouvait également dans les containers du sucre et des betteraves brutes, de la confiserie et de la biscuiterie, des plats transformés à base de légumes. Aujourd’hui, la France a été volontairement sortie du marché.
« Même s’il s’érodait régulièrement, le total de nos exportations agricoles vers l’Algérie s’élevait à 1,3 milliard d’euros en 2022, explique Thierry Pouch, chef économiste des Chambres d’Agriculture. Fin 2023, cette somme avait été divisée par deux, à 628 millions d’euros. » Pour 2024, il faut s’attendre à une nouvelle chute sévère.
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Blé interdit. Le secteur des céréales traduit bien cette rupture. « En 2018, la France fournissait à l’Algérie 5,4 millions de tonnes de grains, soit 80 à 90% de ses besoins. En 2021, ce n’était plus que 2,1 millions de tonnes… Et en 2023, 608 000 tonnes, égrène Thierry Pouch. Pour 2024, ces volumes devraient encore être divisés par deux. » En 2025, les professionnels s’attendent à ce qu’ils soient quasiment nuls.
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