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En sept ans, deux fois plus de Français ont expérimenté la poudre blanche. La « C » n’a jamais été aussi répandue sur le territoire, dans les fêtes comme au travail.

Vendredi soir, début de service dans un restaurant branché du centre de Metz (Moselle). La cuisine attend une livraison de dernière minute. Comme à chaque début de week-end, ou presque, quelques pochons de cocaïne sont déposés à la brigade. Quinze grammes feront tenir une semaine à quatre personnes. Kévin (le prénom a été modifié), 34 ans, sniffe son rail avant de prendre son service. […]

Kévin a, depuis, mis cette période derrière lui. Il était l’un de ces « dopés du quotidien », ces employés qui sniffent au travail. Car la « C » n’a jamais été aussi accessible. Moins chère, plus répandue, banalisée, elle séduit de plus en plus les Français. En sept ans, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) , l’expérimentation de cocaïne en France a doublé. Près de 600 000 Français la « testaient » en 2017. Ils étaient plus de 1,1 million en 2023. Le profil type du consommateur est loin d’être marginal : un homme, actif, âgé de 30 à 50 ans.    […]

Comme l’explique l’économiste Bertrand Monnet, spécialiste de l’économie de la drogue , le marché américain est saturé. Les « narcos », pragmatiques, se tournent désormais vers l’Europe pour écouler la « blanche ». Et dans cette géopolitique du deal, la France fait figure de hub européen. « La France est une porte d’entrée de la cocaïne en Europe, un lieu de passage et de consommation », explique Guillaume Airagnes, directeur de l’OFDT , rencontré par Le Point. […]

La cocaïne de la fête est ainsi devenue la cocaïne du travail. C’est le cas dans le BTP, chez les soignants, dans l’hôtellerie, la restauration, chez les cadres surmenés ou encore les cumulards à plusieurs boulots. « Ça avait un petit côté paillettes, se souvient Kévin, notre serveur de Metz. Ça me permettait d’enchaîner les services sans forcément me reposer entre le midi et le soir. Et puis, tout le monde en prenait. » […]

Le Point

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