Lyon. Elle affiche publiquement son agresseur sexuel, l’affaire risque de lui coûter cher
Une jeune femme qui avait été reconnue victime d’une agression sexuelle par la justice a été jugée à son tour par le tribunal correctionnel de Lyon, ce mardi 18 février 2025, pour « diffamation » et « atteinte à l’intimité de la vie privée » de son agresseur après l’avoir affiché en photo sur le réseau social TikTok le 3 mars 2024.
[…]Deux agressions sexuelles en pleine soirée BDE
Louise X, âgée aujourd’hui de 20 ans, avait en fait été victime de cette agression sexuelle de Thomas X lors d’une soirée organisée à Lyon par le BDE de l’école de commerce de ce dernier.
Cet étudiant y avait aussi agressé une seconde jeune femme extérieure à l’établissement, qu’il ne connaissait pas plus qu’elle. Il avait écopé pour ces faits de six mois de prison avec sursis, de 800 € de dommages et intérêts et de 700 € de frais de justice dans le cadre d’une Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).
[…]L’agresseur menacé de mort
Mais, alors que ses publications faisaient d’habitude tout au plus « 200 vues au bout de cinq mois », celle-ci en avait comptabilisé très rapidement « 26.000 » et avait conduit Thomas X à « faire une tentative de suicide » : des internautes avaient retrouvé son identité et il avait été la cible de « commentaires de haine » et « assez violents ».
« Il a reçu des menaces de mort et des injures raciales, même dans sa rue », a certifié son avocat. « Depuis, il n’arrive pas à raccrocher les wagons avec son frère, avec qui il y a des dissensions. »
[…]« Vous l’avez juste signalé à la Terre entière ! »
Mais d’autres internautes avaient à l’inverse pris en grippe la jeune autrice de la vidéo. « Ils disaient que j’aimais me faire agresser et que c’était le fantasme de plein de femmes de se faire agresser », a raconté Louise X à la barre du tribunal correctionnel de Lyon ce mardi 18 février 2025.
« Mon but, ce n’était pas du tout de lui porter atteinte : je voulais simplement raconter mon histoire et faire bouger les choses en montrant qu’on est beaucoup dans cette situation », a-t-elle insisté. « Oui, mais là vous ne vous contentez pas de mettre vos copains-copines en garde », lui a fait observer la présidente. « Vous l’avez juste signalé à la Terre entière ! »
[…]« Passer à 20 ans au tribunal comme accusée, ça m’a bien servi de leçon », a sangloté sa jeune cliente. Elle a néanmoins tenu à « présenter ses excuses » à son agresseur sexuel « pour les conséquences » de sa vidéo en le regardant droit dans les yeux.
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