Entretien de Ferghane Azihari par Florence Bergeaud Blackler (Cerif)
Résumé :
1. Critique de la lecture géopolitique de l’islamisme
• Fergan Azihari conteste l’idée que l’islamisme serait uniquement une réaction aux erreurs de l’Occident. • Il reproche à certains politistes une approche tiers-mondiste et néo-orientaliste qui minimiserait le rôle du religieux.
2. L’importance du fait religieux • Azihari souligne que la modernité a sous-estimé le rôle du religieux dans l’histoire. • Il critique l’influence de la vision marxiste qui réduit la religion à une simple conséquence des conditions matérielles.
3. L’islam et l’hostilité à l’altérité • Il affirme que l’islam entretient depuis ses origines un rapport conflictuel avec les cultures extérieures. • Il critique un certain arabo-centrisme, empêchant l’intégration des influences culturelles extérieures.
4. La distinction islam/islamisme remise en question • L’essayiste estime que cette distinction est une construction occidentale récente qui n’a pas d’équivalent en arabe. • Il y voit une volonté politique d’éviter la stigmatisation des musulmans, mais juge cette distinction artificielle et trompeuse.
5. L’islam peut-il se réformer ? • Il se montre sceptique quant à une réforme interne de l’islam mais estime que les musulmans peuvent s’en détacher. • Il critique l’idée que l’islam serait une composante essentielle de l’identité des peuples musulmans. 6. L’université et la connaissance de l’islam • Il déplore que les études universitaires sur l’islam soient biaisées par une approche postcoloniale (notamment via Edward Saïd). • Il appelle à un réarmement intellectuel