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Au seuil d’une semaine dense qui s’ouvre pour lui, Bruno Retailleau se confie sur ses nombreux dossiers chauds. Face aux polémiques, le ministre de l’Intérieur assume et juge que « l’humiliation, ça suffit ». (…)

Sur le dossier algérien, vous êtes passé du « rapport de force » à la « riposte graduée ». Revoyez-vous vos ambitions à la baisse ?

Bien sûr que non. Je persiste et signe. J’ai été longtemps le seul au gouvernement à prôner ce rapport de force. Ce vendredi, avec mon collègue des Affaires étrangères, nous avons transmis aux autorités algériennes une première liste d’Algériens qui représentent un danger et que nous voulons expulser. C’est la suite directe du comité interministériel de contrôle de l’immigration, que j’avais demandé à François Bayrou de tenir. Désormais, ma ligne, qui est celle du rapport de force avec l’Algérie, est celle du gouvernement. Si l’Algérie ne reprend pas ses ressortissants dangereux, nous engagerons une riposte graduée. Mais si elle respecte les accords de 1994 (un avenant à l’accord de 1968), le problème sera réglé.

Sinon ?

Au bout de la riposte, il y aura la remise en cause des accords de 1968. Mais qu’on m’entende bien : je ne veux pas d’un deuxième Mulhouse. Si l’Algérie avait respecté le droit, il n’y aurait pas eu de victime à Mulhouse (attaque du 22 février). Je serai intransigeant et j’attends que cette riposte graduée soit appliquée.

Si ce n’est pas le cas, vous démissionnerez ?

La France est prête à assumer le bras de fer.

Donc vous resterez ministre de l’Intérieur le plus longtemps possible ?

Ce n’est pas ce que je vous ai dit. Je ne suis pas là pour une place mais pour remplir une mission, celle de protéger les Français. Tant que j’ai la conviction d’être utile et que les moyens me sont donnés, je serai mobilisé. Mais si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais. (…)

Le Parisien

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