21/03/2025
Le djihadiste Mehdi Nemmouche, reconnu coupable d’avoir été le geôlier d’otages occidentaux et syriens pour le compte du groupe l’État islamique (Daech) en Syrie en 2013 et 2014, a été condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans par la cour d’assises spéciale de Paris ce vendredi 21 mars. (…)
Le coaccusé de Mehdi Nemmouche, Abdelmalek Tanem, 35 ans, que les ex-otages n’ont pas reconnu, a écopé d’une peine de 22 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers, la cour estimant qu’il avait bien également été un de leurs geôliers.
La cour a également ordonné la prison à vie pour deux accusés présumés morts : Oussama Atar, déjà condamné à la perpétuité pour avoir commandité les attentats du 13-Novembre, qui «supervisait personnellement la gestion des otages» selon l’accusation, et Salim Benghalem, l’un des chefs des geôliers.
Enfin, une peine de 20 ans (le maximum dans son cas) a été prononcée à l’encontre du Syrien Kais Al Abdallah, 41 ans, identifié comme l’ancien numéro 2 de l’EI à Raqqa et impliqué dans l’enlèvement des otages français. (…)
Voilà les derniers mots du terroriste islamiste Mehdi Nemmouche devant la cour d'assises spéciale de Paris.
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) March 21, 2025
« J’ai été un terroriste, je ne m’en excuserai jamais » https://t.co/YbrnfLbRvd
17/02/2025
Selon Sacha Belissa, le procès des geôliers des otages français de l’État Islamique s’ouvre aujourd’hui à la Cour d’assises. Parmi eux, Kais Abdallah, un Syrien ayant offert ses compétences de chimiste aux groupes djihadistes, d’abord à Jabhat al-Nosra, puis à l’État Islamique dès 2013. Il est accusé d’avoir joué un rôle clé dans l’enlèvement des journalistes Pierre Torres et Nicolas Hénin à Raqqa la même année.
En 2015, après les premiers revers militaires de l’État Islamique, Kais Abdallah fuit la Syrie et arrive en Allemagne via la route des migrants, où il est rapidement signalé aux renseignements par un autre Syrien déjà condamné pour appartenance à Al-Qaïda. Malgré ces avertissements et ses publications pro-EI sur les réseaux sociaux, il obtient en 24 heures un passeport de réfugié et commence un Master en chimie à l’université de Göttingen, sans être inquiété.
Ce n’est qu’en novembre 2017 qu’il est arrêté. La perquisition de son domicile révèle des documents djihadistes ainsi que des traces de composants chimiques servant à la fabrication d’explosifs. Son parcours illustre les failles des politiques migratoires européennes, qui ont permis à un djihadiste notoire d’obtenir protection et formation universitaire en Allemagne.