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Dignité de la personne humaine, liberté, égalité, fraternité et même laïcité : ces valeurs sont celles de l’islam comme de la République, assure l’essayiste dans une tribune au « Monde des religions ». Selon lui, le ramadan fournit une occasion propice pour une réflexion sur la dimension spirituelle de la République.

En ce temps de jeûne du mois de ramadan, période pour les musulmans d’un approfondissement de la vie spirituelle, l’occasion est propice au questionnement de la présence de l’islam en France. Qu’est-ce que nous, musulmans, pouvons apporter à ce pays qui est le nôtre ? On peut répondre sur plusieurs plans, mais je choisirai ici celui des valeurs fondatrices de notre République : dignité de la personne humaine, liberté, égalité, fraternité, laïcité. 

Il y a là, sur ce plan, une convergence de fond entre la France et l’islam dont trop peu de gens encore ont conscience, et une clé majeure de notre avenir commun sera précisément l’avènement de cette prise de conscience parmi les élites françaises en général, élites musulmanes comprises – j’entends par « élites » l’ensemble des consciences cultivées, politiques et spirituelles.  […]

Si je le dis dans le vocabulaire de l’islam, c’est Allah et lui seul qui s’exprime dans la variété des choix spirituels des êtres humains, c’est-à-dire aussi bien dans le choix de l’athée que dans celui de l’agnostique et du croyant, quelle que soit sa confession. Il n’y a, métaphysiquement, aucune supériorité du croyant sur l’athée et l’agnostique. Qu’est-ce, par conséquent, que l’institution de la laïcité, si ce n’est simultanément la séparation du religieux et du politique, et l’union retrouvée du spirituel et du politique ?

Mon propos n’est évidemment pas d’islamiser les valeurs françaises, ni de franciser l’islam en le dénaturant. J’appelle simplement nos intelligences à comprendre que nous vivons dans une République qui n’est pas que politique, mais qui est une véritable République métaphysique. J’appelle aussi, ce faisant, à comprendre que la vieille « guerre des deux France », entre la France chrétienne et la France républicaine, ne fut le résultat que d’une incompréhension largement partagée du fond spirituel du projet de la République. […]

Le Monde

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