Le Pakistan déterminé à expulser jusqu’à 3 millions d’Afghans. Il les accuse de semer le chaos. Le ministre de la Défense qualifie ceux qui s’y opposent d’« ennemis du Pakistan » https://t.co/cySppZp3ee pic.twitter.com/bneWyIQPTS
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Selon The Khaama Press, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a qualifié d’“ennemis du Pakistan” ceux qui critiquent l’expulsion massive des réfugiés afghans. Il a affirmé que cette politique de renvoi, qui vise à protéger la sécurité nationale, ne peut pas être remise en cause par des ONG ou des groupes de défense des droits de l’homme, qu’il accuse de vouloir semer le chaos dans le pays.
Il a également dénoncé les « éléments terroristes » parmi les réfugiés afghans, affirmant que certains ont été impliqués dans des activités criminelles ou terroristes sur le sol pakistanais. Khawaja Asif a insisté sur le fait que le Pakistan a accueilli les réfugiés pendant plus de 40 ans, mais que la situation actuelle ne permet plus une telle tolérance.
Selon Radio Free Europe/Radio Liberty, le Pakistan poursuit son plan d’expulsion de masse visant jusqu’à 3 millions de migrants afghans, malgré de vives critiques des ONG et des agences onusiennes. Initialement prévue pour le 31 mars, la date limite pour un départ volontaire a été repoussée au 10 avril en raison de l’Aïd el-Fitr.
Les défenseurs des droits humains tirent la sonnette d’alarme : de nombreux migrants seront en danger en Afghanistan, notamment les femmes, les journalistes, les anciens collaborateurs de l’Occident et les défenseurs des droits humains. « Le délai cruel et inflexible imposé par le gouvernement pakistanais […] témoigne d’un manque de respect pour le droit international », a dénoncé Amnesty International.
Parmi les personnes visées, on trouve les détenteurs de cartes ACC, les sans-papiers et les arrivés post-2021, après le retour des talibans. En revanche, les 1,4 million de réfugiés avec carte de l’ONU (POR) ne sont pas encore concernés, du moins jusqu’à juin.
Des cas poignants émergent, comme celui de Rehmat Khan, un quinquagénaire menacé d’expulsion alors que sa famille, dotée de cartes POR, peut rester. Dans le camp de Jalala, où vivent 20 000 personnes, beaucoup n’ont jamais connu l’Afghanistan. « Me renvoyer ruinerait mon avenir », témoigne un élève né au Pakistan.
Malgré les condamnations, les autorités pakistanaises défendent leur politique pour des raisons de sécurité nationale, accusant certains Afghans de liens avec des groupes militants – des allégations rejetées par le régime taliban.
Un camp de traitement à Landi Kotal est prêt à accueillir les expulsés. En parallèle, 40 000 Afghans attendent toujours leur réinstallation vers des pays tiers occidentaux, sans certitude sur leur avenir.