Fdesouche

De nombreux “influenceurs” font la promotion d’une vision rigoriste de l’islam sur les réseaux sociaux. Leurs vidéos, vues pour certaines des millions de fois, distillent une multitude de directives sur ce qui serait licite ou interdit selon leur lecture de l’islam, notamment en matière de rapports entre les femmes et les hommes.

« Ils ont très vite compris que ça allait se jouer sur les réseaux sociaux. Ce discours répond à ce que les jeunes cherchent: un besoin de normes. Et c’est sa force: pas besoin d’être un intellectuel pour comprendre. » expliquent Damien Saverot, enseignant à l’École normale supérieure et à Sciences Po.

Dans l’un de ses vigoureux prêches qui dénonce le “salariat féminin”, Hamid El Senhaji loue l’époque où “l’homme était un vrai homme”. “Nos mères” étaient “peut-être analphabètes, peut-être qu’elles savaient pas conduire” mais “elles ont vécu comme des reines”, harangue-t-il. “Les femmes fortes créent des hommes faibles”, ajoute-t-il encore, expliquant que “ce qu’on appelle le féminisme” vise à “déshumaniser l’homme, le rabaisser, le culpabiliser”.

Cet “influenceur” qui se présente comme “imam, conférencier et enseignant” cumule 831.000 abonnés sur Tiktok et 762.000 sur Youtube (au 11 avril) avec “Comprends Ton Dîne” (un mot arabe qu’on peut traduire en français par religion). En plus des longs extraits de ses prêches, le compte publie pléthore de vidéos – en kami et chechia, toujours face caméra – destinées à enseigner l’islam, précisant ce qui est autorisé ou interdit, sorte de mode d’emploi à la sauce Tiktok.

En l’occurrence: les instruments de musique, le rap, les sports de combat, la chanson ou la danse sont, selon lui, “haram” (ou interdits). Il se dit également opposé au football féminin, au travail des femmes et dénonce l’égalité entre les genres. “Une fois que la femme est sortie du foyer, elle devient la proie“, argumente-t-il par exemple. Ou encore: “Énormément d’enfants sont affamés émotionnellement parce que les mamans sont à l’extérieur des foyers“, assure-t-il, associant délinquance des jeunes et travail des femmes.

Son discours n’est pas isolé. Certains “influenceurs” distillent sur les réseaux sociaux des propos en lien avec l’islam au fond très conservateur, voire rigoriste sur les questions de société, avec de multiples “rappels” et mises en garde sur ce qui serait licite ou interdit au regard de l’islam.  […]

BFMTV (Article intégral)

Fdesouche sur les réseaux sociaux